À propos

Ayant traversé années et saisons à observer, étudier, photographier et peindre leur région, ce couple a accumulé au fil de vingt ans de complicité, un nombre notable de créations naturaliste qu’ils conservaient jusqu’alors entre leurs mains. C’est au travers d’expositions itinérantes et en mélangeant peintures, textes et photographies qu’ils souhaitent partager leurs regards portés sur la richesse dont regorge encore ces lieux ancestraux. Portés par l’énergie de leur foyer, et grâce à leurs deux enfants, ils trouvent la volonté nécessaire à la transmission de cet apprentissage infini.
Cherchant dans les choses les plus simples le gôut d’une nature indomptée, c’est avec amertume qu’ils constatent la destruction incessante des espaces naturels. L’industrialisation progressive au coeur de cet environnement et la mise à profit déraisonnable des ressources vivantes par l’être humain, font que leurs regards tournés vers l’avenir sont voilés par une certaine inquiétude. De nature positive, c’est au travers de leur créativité qu’ils s’efforcent de lutter pour la sauvegarde de ce patrimoine naturel sans pareil.

Présentation

Laure Fuchs Aquarelle

Née à Genève, elle emménage dans le Jura Vaudois à l’age de 6 ans. Attirée par l’univers de l’image, elle tire parti des enseignements de la peinture à l’huile et de l’aquarelle à la Vraconnaz, avec l’artiste naturaliste Christophe Stern, lui-même ancien elève de Robert Hainard. Elle suit ensuite une formation d’illustration et bande dessinée à l’Ecole Professionelle d’Arts Contemporains de Saxon, et y obtient un bachelor en art.

Amoureuse de la nature typique des crêtes jurassiennes, elle y revient pour y fonder une famille qu’elle fait vivre en cumulant une place d’assistante socio-éducative en garderie, ainsi qu’une place de veilleuse dans un foyer institutionnel. C’est grâce à un oeil devenu savant, qu’elle développe ses propres techniques de peinture. Réalisant ses aquarelles uniquement sur le terrain, elle dépose sur papier sa vision d’une nature encore préservée de l’empreinte humaine.

Observer les lumières

Que ce soit à plusieurs kilomètres de chez elle où à quelques pas de son village, il est toujours important pour Laure Fuchs de réaliser ses aquarelles en étant immergée en pleine nature. Une fois le point de vue trouvé, c’est assise au pied d’un arbre, sûr une souche, où abritée sous une petite tente qu’elle peut sortir son matériel de dessin. l’idée de peindre paysages et forêts ailleurs qu’assise au grand air ne lui viendrait pas à l’idée. Une fois installée, c’est avec le regard porté vers l’horizon qu’elle dépose les couleurs et son ressenti sur l’épaisseur du papier. À la nuit tombante, c’est parfois à l’aide d’une lampe frontale qu’elle termine les dernières retouches requises pour finaliser son tableau. Suivant l’humidité et le froid ambiant, l’eau utilisée pour sa peinture peine parfois à sécher sur sa feuille. Munie d’un petit chalumeau, elle aidera ainsi les pigments à imprégner le papier avant de replier son matériel pour pouvoir se remettre en route en direction de chez elle.

Jean Loup Fuchs Photographie

Natif de Sainte-Croix, il parcourt, depuis ses premiers pas, pâturages et forêts qui entourent ce petit village de montagne.

Musicien et technicien du son de métier, il passe alors un bon nombre d’années à travailler en studio d’enregistrement. En multipliant les projets créatifs de toutes sortes, c’est en parallèle à sa place de père au foyer qu’il se retrouve en forêt dès qu’il en a l’occasion. Etant viscéralement attaché au monde vivant qui l’entoure, il étudie les mouvements de la faune locale sans compter les kilomètres qu’il foule.

Après 200 ans d’absence, l’inéspéré retour d’aigles royaux dans ce secteur accroît de manière considérable son besoin de communier le plus possible avec le grand air. C’est donc d’une manière naturelle qu’il se met à photographier ce qu’il observe et qu’il partage avec coeur son regard déposé sur ces sources d’inspiration sans limites que sont les forêts jurassiennes de moyenne altitude.

Capturer l'instant

Que ce soit au lever du jour ou dans les lumières du soir, Jean-Loup Fuchs relève et étudie des indices de présence des forêts avoisinant son village, afin de comprendre les habitudes et déplacements de la faune locale. C’est le plus souvent de nuit, et avec son matériel photo sur le dos, qu’il parcourt les grands espaces afin de rejoindre les endroits les plus propices pour se mettre à l’affût de différentes espèces qu’il souhaite observer. Une fois son matériel en place, c’est dans la beauté du silence qu’il n’a de cesse d’espérer que la grâce surgisse à tout moment sous son regard. Rester aux aguets de l’imprévu est pour lui une activité dont il ne se lasse jamais. Entre autres, la constatation du repeuplement progressif de cerfs élaphes proche de chez lui, ainsi que les espèces qui y sont liées, taraude son esprit et le fascine au point qu’il a passé ces dernières années à rechercher ces animaux en particulier. « Certaines forêts jurassiennes jusqu’ici préservées sont si riches qu’il est possible à tous moments de voir sortir un animal alors qu’on s’attendait à tout autre chose… » C’est d’ailleurs une des seules réelle constantes qu’il ait vraiment pu observer dans la nature… Au fil des années, tenter de surprendre l’imprévisible afin d’en capturer l’intensité est devenus sa plus grande préoccupation.